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Eli a l'endroit
24 janvier 2016

Pourquoi je ne veux plus avoir à faire à ces pilules ? #2

Fin octobre, j'ai publié un article-coup de gueule concernant les antidépresseurs. J'étais, entre autres, vraiment, en colère de n'avoir jamais été avertie de l'ampleur des effets de sevrage qui me sont tombés dessus et je n'ai peut-être pas été claire dans mes propos.

Pour vous aider à comprendre, je vais faire mon "coming-out" et vous parler de mon expérience avec les psychotropes. En détail, cette fois.

En 2007, un jour que je me rendais au boulot, j'ai fait la-plus-grosse-attaque-de-panique (crise d'angoisse très intense) de ma vie. J'avais, déjà, fait quelques crises d'angoisse (surtout, depuis l'obtention de mon diplôme) mais rien de comparable. Ce jour-là, j'ai bien pensé mourir. Je ne comprenais pas ce que j'avais.

J'ai été amené à un dispensaire (j'habitais à Barcelone) où l'on m'a fait prendre deux cachets pour me calmer. C'était des benzodiazépines. Ces deux cachets n'ont eu aucun effet sur moi et j'ai atterri aux urgences de l'hôpital le plus proche. Là, on m'a fait prendre du diazepam et je me suis endormie. A mon réveil, je m'étais calmée et une psychiatre m'attendait, pour  m'expliquer ce que j'avais eu et que j'avais sûrement de gros problèmes, dans ma vie, pour en être arrivée là. C'est bateau, la façon dont je le dis, mais en vérité, à ce moment-là, elle avait bien résumé la situation. Le ic, c'est que ce médecin m'a prescrit une boîte de diazepam,, à prendre trois fois par jour, sans me dire ce que c'était, et que je les ai pris (j'avais confiance à l'époque). Le diazepam, pour faire court, c'est du valium.

Je crois que j'ai du en prendre pendant une semaine, un truc comme ça, avant d'arrêter. Pourquoi j'ai arrêté? Parce que ça me rendait, complètement, abrutie et que j'oubliais tout. Forcément, vous allez me dire, si tu prenais du valium...Sauf que je n'avais aucune idée de ce que je prenais. Je suivais les prescriptions et ne me posais pas de questions.

Consciente que mon état ne s'améliorait pas (je faisais toujours des attaques de panique, même si moins intenses), j'ai pris rendez-vous avec le médecin généraliste qui m'était assigné et c'est ce même médecin qui m'a mise sous antidépresseurs pour la première fois de ma vie.

L'antidépresseur qu'elle m'a prescrit (et dont je tairais le nom, étant donné que chacun réagit, différemment, à ces médicaments et que mon but n'est pas de diaboliser ce type de drogues) a failli me tuer. Les effets secondaires, c'était des douleurs insupportables aux jambes et aux bras, surtout au repos. Tellement insupportables que si un ami n'était pas venu à ma rescousse, une nuit où ma douleur dépassait de loin le seuil du supportable, je ne sais pas ce que j'aurais fini par faire pour les faire partir.

Le médecin, quand je lui ai parlé de ces effets, vous savez ce qu'elle m'a dit ? Que c'était impossible et que je ne voulais pas me soigner. Je ne l'ai pas écoutée, j'ai arrêté et oh miracle, les douleurs ont cessé. Adiós Barcelona.

De retour en Belgique, j' ai plongé dans la dépression. J'avais toujours des AP et m'enfermait de plus en plus chez moi. Ce fût la pire période de ma vie.

J'ai cherché de l'aide, consulté un psychiatre, qui, d'emblée, à voulu me prescrire de nouveaux antidépresseurs. Moi, je voulais plus de ça après mon expérience barcelonaise, je lui ai dit et c'est alors qu'il m'a lancé un argument imparable: "Il est possible que vous vous en sortiez sans, mais ça prendra beaucoup, beaucoup plus de temps". Non seulement, il m'était en doute le fait que je puisse m'en sortir sans mais en plus, il insistait sur le temps colossal que ça prendrait. Désespérée, j'ai, quand même, pris l'ordonnance et ai commencé ce nouveau traitement.

A nouveau, j'ai eu des effets secondaires épouvantables, mais pas physiques. Cette fois, c'est mon anxiété qui est montée au plafond. Dans ce cas, les symptômes ont quand même fini par baisser au bout de trois semaines.

Au niveau de ma dépression et de mes attaques de panique, je n'ai pas ressenti de mieux avec ces antidépresseurs. La seule réponse du psychiatre qui me les a prescrit, quand je lui disais que ça ne me faisait rien et que j'étais toujours mal: "Faut attendre que le médicament fasse effet". Oui, au bout de 2 semaines, je veux bien, mais au bout de 3 mois ?

Ils ne me faisaient, tellement, pas fait effet qu'un an plus tard, alors que je les prenais toujours, j'ai connu un nouvel épisode dépressif aigu à cause d'un gros chagrin (pas besoin de vous faire de dessin). C'est là que mon médecin traitant de l'époque (j'ai depuis changé deux fois de généraliste) m'a prescrit les antidépresseurs que je viens d'arrêter. Ceux-là, j'ai accepté de les prendre, sans rechigner, tellement j'étais épuisée de me battre contre ma dépression et mon anxiété. Bien sûr, je lui ai demandé s'il y avait des effets secondaires. Question, à laquelle il a répondu "oui, comme pour tous les médicaments mais ils ne sont que transitoires". Tu parles...

Je suis passée d'un antidépresseur à l'autre et j'ai vite ressenti la différence. Au bout d'une petite dizaine de jours, j'ai senti mon esprit s'apaiser, mes idées noires s'éloigner et mon sommeil s'en aller, car oui, mon moral allait mieux mais j'ai arrêté de dormir. On était début 2009, on est fin 2014 et entre les deux, je ne dois pas compter plus de quelques nuits de sommeil réparateur par an. Je n'ai, d'ailleurs, plus jamais pu dormir, naturellement. Difficile à croire ? Je ne vous le fait pas dire. Puis, on s'étonne que je parte en couilles.

J'ai perdu mon sommeil, j'ai perdu 10kg et ma mémoire a commencé à s'effriter. La suite, vous la connaissez. Début de sevrage, janvier 2013. Fin de sevrage avec effets horribles, il y a quelques semaines.  Alors pourquoi, je vous livre ce témoignage ? Ce n'est pas pour diaboliser les antidépresseurs. Non, je le répète à nouveau. Je sais qu'il y a des personnes pour lesquels les antidépresseurs sont la seule chose qui leur permettent de "fonctionner correctement" (enfin, je crois).  Ce qui me choque, me scandalise, m'interloque et que je dénonce, c'est l'attitude des médecins qui prescrivent ces substances à n'importe qui (dès qu'une personne exprime qu'elle est un peu déprimée), n'importe comment (comme des bonbons), sans suivi , sans accompagnement et/ou en ne prenant jamais en considération les remarques du patient quant à l'effet de ces substances.

C'est horrible de ne pas pouvoir faire confiance en qui est supposé vous soigner. Horrible de ne plus prendre aucun médicament l'esprit tranquille. Horrible d'être cataloguée par nombreux médecins, comme quelqu'un à qui on ne peut pas se fier parce qu'un jour, vous avez souffert d'une dépression et/ou d'anxiété. Je ne sais pas si vous me comprenez.

Maintenant, cela fait plus de trois semaines que j'ai arrêté mon antidépresseur de malheur et j'espère ne plus jamais avoir à en prendre. Dans tous les cas, je vais mettre toutes les chances de mon côté, utiliser toutes les alternatives existantes et ne peux plus compter sur ces drogues (je sais que j'insiste sur le mot "drogue" et que je risque de me faire fustiger mais c'est un risque que je prends car un médicament qui implique des effets comme, pas tout le monde, mais moi-même et beaucoup d'autres (on estime à environ 20% le nombre de personnes qui souffrent d'effets sevrage handicapants) , avons subi pendant leur prise et lorsqu'on a voulu les arrêter, est, selon moi, une drogue) pour guérir mes maux de cœur et apprendre à me faire confiance.

Article écrit entre décembre 2014/ janvier 2015

 

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Eli a l'endroit
  • Eli, c'est moi. Une jeune femme qui a un enfant et un gros problème de santé. Mon blème de santé : la dépression. Une saleté de démon contre lequel je veux me battre sans pilules. Pourquoi? Comment? Suivez ce blog et vous le saurez !
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