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Eli a l'endroit
24 janvier 2016

Les symptômes du post-sevrage ou le serment d'hypocrite

Il y a quelques mois, je vous avais dit que je vous parlerai de mes symptômes de sevrage. Je vous avais dit que je le ferai quand j'irais mieux. Du moins, physiquement. Pourquoi je le fais ? Sûrement pas pour vous embêter ou vous effrayer mais bien pour que vous compreniez comment un mauvais suivi peut détruire une vie, au moins pendant quelques années. On ne sait jamais, cela pourrait peut-être vous aider à prendre la meilleure décision pour vous, à un moment donné de votre vie où les choses se passeraient moins bien et où on vous proposerait d'avoir recours à ces substances.

Je le répète. Mon sevrage a duré 22 mois et si la première année (2013) s'est déroulée, plus ou moins, sans encombres, à part quelques montées d'angoisse sans grande conséquence, la deuxième s'est vite transformée en un véritable enfer.

Dates marquantes:

Fin janvier 2014, j'arrête purement et simplement de dormir et commence à souffrir de vertiges, à tel point que la poussette de mon fils, lorsque je sors avec lui, ce n'est plus moi qui la pousse mais elle qui me soutient.

Février 2014: je fais deux malaises dont un alors que Wembley est dans mes bras. On tombe tous les deux.

Fin avril 2014: je pars en vacances. Au bout d'une semaine, je prends conscience que mon état physique s'est, totalement, dégradé. Faire n'importe quelle activité me pèse de plus en plus et je dois me reposer de plus en plus longtemps. Je ne profite plus, je subis. Ces vacances marquent un vrai tournant dans mon quotidien.

Ete 2014: il faut savoir que la fin du printemps et l'été sont mes saisons préférées. Je suis trop dépendante de la lumière, vous voyez. Et bien, cette année, ma fatigue est telle que je n'arrive même pas à profiter des petits escapades...Mes vertiges sont de plus en plus pesants, de plus en plus fréquents. Je ne prends plus de plaisir. Tout ce que je veux, c'est dormir.

Septembre 2014-Novembre 2014: la descente aux enfers. Je me sens tantôt hébétée, engourdie ou nauséeuse, j'ai des montées d'angoisse pendant mon sommeil (quand j'arrive enfin à fermer l’œil), j'oublie des choses, dois faire des listes pour me rappeler les trucs les plus simples, je suis incapable de me concentrer , je deviens très sensible aux bruits, aux odeurs, j'ai l'impression d'être à l'extérieur de la vie, j'ai la tête qui tourne (vertiges+ impression d'être ivre), suis irritable, ait 1000 idées à la minute, ai des idées noires, des tremblements, la tête embrouillée, j'ai envie de rien, je vois flou.

A partir du 6 novembre 2014 (date à partir de laquelle, j'ai arrêté l'antidépresseur), tous ces symptômes que je viens de décrire, s'amplifient. Je souffre également de courbatures intenses, comme si j'avais la grippe et de migraines atroces. Il y a des jours où je suis tellement enragée que j'ai presque l'impression que je pourrais cracher du feu et puis d'autres, où je n'ai plus l'impression d'être une personne, à part entière mais juste un corps qui souffre.

Fin du mois, l'intensité des symptômes physiques commence à diminuer mais je suis très faible, fais deux gros rhumes l'un à la suite de l'autre et ne dors toujours pas.

Janvier 2015, je revis ce qu'on appelle un retour d'angoisse. Une anxiété à l'extrême, une tension dans tout le corps qui déclenche plusieurs contractures musculaires, des ennuis gastriques.. Il m'arrive encore de voir flou, d'avoir des nausées (bien que de moindre intensité), de souffrir de déréalisation (impression d'être hors du monde) et d'importantes courbatures lorsque je fais un effort sur la durée (genre 2 heures de marche sans m'asseoir).

Février 2015, même chose mais j'ai l'impression d'être lancée dans ma récupération, que je vais très lentement vers un mieux.

Comme je vous l'ai dit, je ne veux faire peur à personne mais juste informer et parler d'un syndrome de sevrage et post-sevrage qui n'est pas reconnu par les médecins et qui touche, pourtant, environ 20% des personnes qui entreprennent un sevrage de ces substances.

Sur le net, on trouve des tas de témoignages et pourtant, les médecins continuent à imputer les symptômes à un retour de la maladie. Pourquoi? Sont-ils tous incompétents? S'intéressent-ils tous si peu à leurs patients ? Pourquoi préférer croire à la rechute plutôt que de, réellement, écouter la version du patient ? Pourquoi prescrire aussi vite des antidépresseurs ? Ne sont-ils pas au courant des effets secondaires? Ont-ils quelque chose à y gagner? Celles-ci font partie des très nombreuses questions que je me pose, aujourd'hui, à un stade où j'ai envie de coller un procès à tout le monde, dans la mesure où moi qui ait connu le cancer et la chimio, qui je croyais, naïvement, être la pire des choses, je peux, maintenant, vous certifier que je souffre plus maintenant qu'à l'époque.

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Eli a l'endroit
  • Eli, c'est moi. Une jeune femme qui a un enfant et un gros problème de santé. Mon blème de santé : la dépression. Une saleté de démon contre lequel je veux me battre sans pilules. Pourquoi? Comment? Suivez ce blog et vous le saurez !
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